Page:Rebell - Gringalette, 1905.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
53
Valentine


son de la rue Claude-Bernard. Elle monta au second étage et fut introduite par une bonne, jeune, de visage aimable et fort proprement vêtue. L’appartement n’avait rien de fastueux ; les appointements de M. Chassériau ne permettaient pas à sa femme d’être aussi dépensière qu’elle l’eût souhaité ; mais Valentine était de ces personnes qui, faute de pouvoir posséder des meubles vraiment beaux, préfèrent à une simplicité qui ne tire point l’œil l’imitation banale et grossière du luxe. Il y avait de faux canapés Louis xvi, de faux bahuts Henri ii, de petites tables de Mapple achetées aux ventes publiques, des lambeaux de tentures liberty, et, pour harmoniser cet assemblage disparate, des rubans partout : aux fauteuils, aux tapis, aux rideaux, aux cadres. La bibliothèque, les livres mêmes du professeur en étaient entourés. On eût dit l’intérieur d’une « étudiante » ou d’une petite provinciale de la galanterie, et l’on juge