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La belle Dormeuse

Mouvant toute une vague d’odeurs : la senteur forte de sa chair unie aux pénétrants parfums des essences, Valentine se retourna brusquement et montra son autre figure, un petit nez fin aux ailes palpitantes, aux narines voluptueuses, des dents riantes dans une bouche large et molle comme un fruit ; des yeux brillants et calins sous leurs longs cils, et une chevelure sombre, ébouriffée, dont la double crinière cachait les seins menus laissés à découvert par la chemise trop lâche.

— Ah ! c’est vous, Mademoiselle, s’écria Valentine. Vous êtes bien aimable de venir me voir ; mais vous auriez bien dû ne pas venir si tôt.

— Si tôt ! Il y a cinq heures que je suis debout.

— Oh ! vous, vous êtes une sainte.

— Ce n’est pas un acte de sainteté de se lever de bonne heure ; seulement on a tort de