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religieuse qui passait, et me montrant du doigt, lui rapporta mon incongruité, mais la religieuse haussa les épaules et continua sa promenade.

On me détacha le soir, et l’on dut me conduire à l’infirmerie pour me panser, mes souffrances n’étant pas finies. Il fallait me retirer les échardes et les épines du derrière. Pendant plusieurs jours je ne pus pas m’asseoir, et quand j’allais aux latrines, toutes les jeunes filles qui y étaient, se penchaient pour regarder mon trou ensanglanté.

— Il a l’air d’un gros sucre d’orge, faisaient-elles.

— Suce-le donc, disais-je.

Pendant longtemps, au couvent de Corbeil, on disait aux fillettes pour leur faire peur :

— On vous donnera une fessée à la rose.

C’était dire qu’elles auraient le cul bien écorché.

L’une d’elles fit un jour aux sœurs cette réplique :

— Oh, ma mère, si j’ai la malice, je n’ai pas le derrière de Rose, mon cul n’est