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CHAPITRE PREMIER

Où ma tante se repent de s’être montrée
caressante

Moulin-Galant, juillet 1774.
 

C’était hier l’anniversaire de ma naissance. Ma tante qui, d’ordinaire, ne montre pas à mon égard un excès de tendresse, a eu toutes sortes d’amabilités. Pour célébrer mes douze ans, elle m’a donné une robe neuve qui est en mousseline à raies avec une jolie garniture, et où sont peints de petits bouquets de roses ; puis, au dîner, la cuisinière Manon avait fait une de ces tartes aux prunes que j’aime tant. Enfin, ma tante, avant de me coucher, m’a remis une petite boîte entourée d’un ruban. J’étais si désireuse de voir ce qu’il y avait dans cette boîte, que mes doigts ne prirent pas le temps de dénouer