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jetant à genoux en travers du lit, la tête basse et le derrière en l’air, j’ai troussé ma chemise et, appelant Manon qui était dans la chambre voisine occupée à ranger des vêtements :

— Manon ! Manon ! lui ai-je crié, viens voir ce que tu n’as jamais vu, et je lui ai présenté mes fesses.

Manon a éclaté de rire et pour me punir de mon indécence, elle a voulu me claquer, mais vive comme l’éclair je me suis glissée entre les draps. Une fois couchée, j’ai attiré Manon sur le lit et ai entrepris de lui faire raconter des histoires. Manon sait mille choses et elle ne se gêne pas pour dire tout ce qu’elle connaît. C’est une bonne amie, et qui m’a souvent épargné des corrections. Elle m’a parlé de papa que je n’ai jamais connu et d’une belle dame qui vint le voir un jour à la maison et que maman jeta à la porte par les épaules, ce qui rendit furieux papa quand il le sut.

— Maman était donc méchante quelquefois, ai-je demandé, elle était si douce pour moi ; elle ne m’a jamais frappée.

— Non, a répondu Manon, votre