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Le lendemain Goton vint encore me trouver, mais la démarche mal assurée, car la fessée avait endommagé son derrière et gênait ses mouvements ; elle avait encore les yeux rouges et gonflés et paraissait toute honteuse.

— Goton, lui dis-je, presque en la voyant, il faut que nous nous amusions bien aujourd’hui : jouons à la maîtresse d’école.

Je ne pouvais lui faire une proposition plus désagréable. Goton refusa absolument ; alors je lui dis qu’au lieu de faire la maîtresse, je ferais l’élève et que c’est elle qui administrerait la discipline au lieu de la recevoir. À cette condition elle consentit au jeu que je lui demandais, et elle se vengea sur ma peau avec des houssines épineuses de la correction qu’elle avait reçue la veille. Je goûtais je ne sais quelle singulière joie à me vautrer dans l’herbe, la tête par terre, et à présenter mes fesses aux cinglades de Goton. Puis voulant pousser plus loin le jeu, pour qu’on ne nous surprît pas, nous allâmes au fond d’un petit bois de pins qui se trouvait derrière la maison. Goton, qui jouait