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Valentine m’a conté alors un tour qu’elle a joué à une vieille dame dévote et prude qui était descendue au château chez sa belle-mère et devait y passer quelques jours. Il y avait un petit cabinet dans la chambre de cette dame, et dont la porte était condamnée. Valentine voulait lui faire croire que c’était une garde-robe qui servait de porte-manteaux. Le soir, quand la vieille dame fut couchée et commença ses prières, Valentine alla avec les servantes du château et étouffant leurs rires elles lâchaient le plus de pets qu’elles purent en ayant soin de les pousser retentissants. Elles avaient mangé haricots et navets en conséquence. À la fin Valentine, revêtue d’un grand drap noir, ouvre sans bruit la porte, se glisse en coup de vent auprès de la chandelle qu’elle éteint, et à la lueur du clair de lune qui éclaire la chambre, se troussant et se courbant, elle approche ses deux fesses découvertes du visage de la dame, et elle lui lâche au nez une dernière mais tonitruante pétarade, au risque de lui envoyer au visage autre chose que du vent, puis, vive comme l’éclair, elle disparaît. La vieille dame se