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À BAIA

Et, ravalant sa semonce toute prête, elle courut d’un trait chez Statilia où elle arriva, haletante de colère. Retrouvant la sagesse avec son logis, la courtisane s’occupait à une sérieuse lessive et purifiait ses mains en même temps que les langes de son enfant. Mais ce retour à la Vertu ne désarma point la Juive.

« Éhontée, s’écria-t-elle sur le seuil, tu n’es pas digne d’être mère. Heureusement que ton môme est trop jeune pour savoir, il rougirait de toi, il refuserait ton lait ! »

Et comme Statilia, au lieu de se fâcher, baissait la tête sous l’orage, la Juive se sentit plus de hardiesse et l’étourdit d’invectives :

« Cela ne te suffit donc point, coureuse, d’avoir dépouillé les hommes ! Il faut encore que tu pilles