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Page:Rebell - La saison à Baia, 1900.djvu/146

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LA SAISON

contrastes, et se mêler dans une harmonie voluptueuse. Ces nuits-là, très cher, je deviens un sage et, si j’aime, c’est comme Platon. Mais cette fois, l’ombre, au lieu d’abriter de suaves rêveries, et de nous inspirer de beaux systèmes du monde, a couvert quelque farce tragique : écoute plutôt.

Les esclaves venaient d’allumer les lanternes, les fanaux, les torches résineuses ; et l’illumination de notre terrasse répondait à merveille aux fêtes qui avaient lieu sur l’eau. Tout le golfe sillonné de barques n’était qu’un chant et un flamboiement d’étoiles. On dit que César assistait en secret à ces réjouissances, où navires, petits et grands, rivalisaient de splendeur. Pour nous, qui