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Page:Reboul - Le Premier acte du Synode nocturne, 1608.djvu/71

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HARANGUE DE SŒVR
Philenis, gardienne des tapiſſeries
Tribadeſques.



IE ne m’en eſtonne, par ſaincte Barbe, plus, Mes freres & ſœurs, puiſque la queuë, à ce que ie voy, fretilloit à cet Egyptien, mais ie me recommande, & puis entrez, quelle mine lon vous fera. En bonne foy, il ne m’en ſouuient pas : ſi diſoit-on, qu’elle y fut ſurpriſe la pauure garſe, voyez vn peu comment on ſe laiſſe aller : Encores y a il remede par tout, oſté à la mort, baſte, ſi nous le tenons il ſera rentré de picques noires : voire ou les deux Spondilles en partiront. L’on voirra & des-hier : Car par quel moyen deux Chreſtiens fattizez s’entreculebutteroient-ils par chiquenaudes en la forme que l’on aperçoit vn Aduocat & vn marchand, qui nous regarderent (ie vous dis) allez, & ſembloit que toute la chambre allaſt fondre dans le grenier, tant ils auoient le feu de Monſieur ſainct Anthoine, qui vous arde. Ah, que le bon Dieu, le bon Seigneur modere bien toutes choſes en tant que la Mireligaudichon il y a quinze ans, ſi i’ay memoire, & couroit le bruit que ce fut entre deux tonneaux en vn cellier pleins ou vuides que ie ne mente : toutefois ce fut bien de l’heur pour les freres qui rebrouſſerent, tellement que la veuë leur en eſtant oſtée, les deux os droict & gauche de la matrice Sororaillée s’en eſclaterent de rire à dire d’où venez-vous, & voila le faict brefuement recité, ſinon que la ſage-femme frippiere, diſoit à ceux qui attendoient