Page:Reboul - Le Premier acte du Synode nocturne, 1608.djvu/80

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me nous a cy-deuant repreſenté noſtre venerable Abeſſe) ſoit ſimplement rechercheur de richeſſes nues, & deſpouillées ne profondant dauantage l’acquiſition, & luy touchant peu, ou point la trame de la vie preſente, & paſſée, ny les complexions de ceux deſquels il ſe veut allier ; qui ie vous ſupplie, peut auec plus de conuenance eſtre receu & inſtalé en ſes affections que luy ? y a-t-il maiſon de telle eſſence que la ſienne ſoit en cette Prouince, ou dans les quatre circonuoiſines & attouchantes, qui ſe ſoit Per fas, & nefas.acquiſe licitement, ou illicitement la puiſſance de tellement aduantager ceux qui lui appartiennent ? Qui oze proferer dix, vingt, trente, quarante mille eſcus, pour releuer le premier pouſteau, vnique fondement de ſa future grandeur ? Qui aye temeraire, l’impudence d’offrir ſix mille liures de rente, & dix mille eſcus d’argent content à ceux qui s’egalants deſireroient de Maritalement contracter auec elle pour quelqu’vn de ſes membres ? Aucune vraymẽt ne ſe rencontre : & de vouloir eſtre iuſques à la tant effronté que de mettre en ieu ce Papelan de Calianthe, c’eſt proprement comparer le moindre de tous les flambeaux celeſtes au general des lumineux rayons du Soleil. Il n’y a point d’apparence, auſſi ma creance ne me meine pas là, qu’ame qui reſpire s’aille eſgarant par les ſentiers recourbez de ſes fades ſimilitudes. Mais afin que ie tire voſtre aduis de ce que ie ſuis chargée de vous deduire touchant les deſirs de noſtre recherche pretenduë ſuſdicte, qui ſans faute apportera la derniere main à la deſtruction totale de Calianthe, ſi vous daignez en enſuiure la piſte brefuement ie vous rapporteray ce que plus particulierement nous en auons aduiſé en-