Page:Reboul - Le Premier acte du Synode nocturne, 1608.djvu/9

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temps tous frais eſmoulus & nouuellement Tirés de la profondeur de voſtre foſſe Morant en laquelle autrefois ils ont eſté accompagnez de la Croix de voſtre Egliſe lors qu’elle y fut iettée pour la crainte des Archers Anglois de Baignolet. Mais quoy ? Il ſemble à vous voir que vous penſiez que mes parolles ſoient baies, certes non pas d’aquo ? Mal ſainct Anthoni Bous rape, mal de terre bous bire, le maulancis de Biterne bous trigoſſe ſi iou ne diſi la bertat ; ne ſçauez-vous pas par tradition authentique, que

Non patitur ludum fama, fides, oculus.


Vous me regardez encores ? & ie vous aſſeure que tous les diſcours que ie vous tiendray ſont vrais, ou la renommée ment ; ie ſuis du tout aueugle, & la foy eſt generalement eſteincte entre les hommes,

Qui niſi ſunt veri, ratio quoque falſa ſit omnis.


Et bien que vous n’ayez iamais eſté imbus des veritables caracteres de ces lignes, & que tout cecy n’aye iuſques à ce iour eſté neque ſcriptum, neque pictum, neque fictum, ſi eſt-ce toutefois ſi vous les voulez tant ſoit peu gouſter, voſtre Palais s’aguiſera, & au plus ſimple deſil de vos paupieres vous cōgnoiſtrez par vne certaine vray-ſemblance les ſeules traces d’vne non ſaincte hiſtoire : donnez donc d’autres lineamens à voſtre viſage, faictes que la plus ſaine partie de voſtre eſprit s’imprime ce qui doit apporter le Colophe à ceſte Satyre, qui eſt la creance, & puis commandez que ie crayonne les premiers traicts d’icelle, qui ne ſeront beaucoup eſloignez des derniers pour eſtre de long temps formez en mon memento : ie vous iure, S. Trigault de Breſſure qu’ils me poiſent plus dans la teſte que la guerriere Minerue ne poiſoit à l’Omniculteur Iupin

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