Page:Reboul - Le nouveau Panurge, 1614.djvu/37

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tion toutesfois que tu ne me parleras plus de ces ruffiens des dieux que tu dis auoir ſeruis. Mais ie doute encore ; dis-moy, ſerois-tu point ce Mercure conſiſtorial, enuoyé pour enuoyer, de la part de ton paillard, maiſtre Caluin, ie voulois dire Iupin ? Hegem. ha, non ie le vous iure deuant & derriere, par la teſte, & par les pieds, & s’il en eſtoit beſoin, ie ferois icy le ſerment d’Atis, en danger d’auoit vn iour les (vous m’entendez bien) couppez à raſibus, deux doigts pres du fourreau de voſtre nez. Ie ſuis beaucoup plus que ce petit ruffien de Mercure. Et cot noir, ſans moy ce maquereau n’auroit iamais oſé entreprendre ſur Argus à tous ſes yeux de plumes ; ce fut moy qui guiday rhetoriquemẽt le coup de ſon courbé glaiue, deſſous le mentõ du ſurueillant, qui fit bondir ſa teſte en l’air comme ſi ce fuſt eſté la teſte d’vn petit chardõneret. Panurge. Quand i’eus ouy tous ſes diſcours, ie fus d’accord auec luy, à la charge toutesfois qu’il ne me couſteroit qu’vn peu du ſang de ma gibeſſiere. Parquoy apres nous auoir promis & iuré la foy l’vn à l’autre, nous voila en chemin. Et marchant enſemble, ie luy deſcouuris vne partie de

mon deſſein. Pour faire court dixneuf iours

apres