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DÉTAILS SUR LES SCULPTURES &c.

comme j’ai lieu d’espérer que les passages précédens suffisent au développement de l’objet que j’avois à examiner, il est temps de terminer cet écrit, en priant le lecteur d’excuser la prolixité inséparable de ce genre de discussion.

    terre ferme, soit Indiens, soit Chinois ; et cette dernière opinion est conforme à celle des Siamois, relativement à eux-mêmes, d’après le témoignage formel de leurs livres, rapporté par un voyageur bien estimable, dont M. Chambers paroît n’avoir pas connu l’ouvrage. « L’époque de la religion (de Siam) est fort incertaine, dit Gervaise, et l’on ne sauroit dire précisément en quel temps elle a commencé, ni de quelle manière elle s’est établie : l’opinion commune lui donne environ deux mille ans. Les Siamois veulent qu’elle ait pris naissance chez eux. Ceux qui ont voyagé sur la cote de Coromandel croient qu’elle vient des Brahmanes, à cause du rapport que ces deux religions ont l’une avec l’autre ; et les Chinois soutiennent que la gloire en est due à leur nation. On voit par leurs livres, qui sont très-anciens, que Sommonakodom étoit Chinois ; qu’un empereur de la Chine Payant envoyé ambassadeur à Siam, il y acquit tant de réputation, que le roi de Siam lui donna sa fille en mariage, et le fit son successeur, qui, après avoir régné plusieurs années au gré 33 de ses sujets, se démit volontairement de la souveraine puissance, et se retira dans les bois, où l’austérité de sa vie n’empêcha pas qu’il ne fût suivi par un grand nombre de gens qui se mirent sous sa conduite ; qu’il les instruisit, non-seulement par ses exemples, mais encore par des préceptes remplis d’une sagesse admirable ; qu’après sa mort ses disciples publièrent sa doctrine, et, pour éterniser leur reconnoissance et sa mémoire, bâtirent des temples en son honneur et lui érigèrent des statues ; que, dans la suite des siècles, ces monumens servirent à jeter les Siamois dans l’idolâtrie, et à leur faire prendre Sommonakodom pour un dieu, &c. » Histoire naturelle et politique de Siam, p. 177 et 178. (L-s.)