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carquois, d’arcs et de fusils. Après eux venoit l’ambassadeur, portant, selon l’usage de la Chine, son diplôme roulé en forme de tube, et assujetti sur son dos[1] ; puis le général chinois avec ses troupes montées à leur manière, et pourvues d’armes à feu et de sabres : elles étoient suivies d’un groupe nombreux qui portoit les divers étendards et les bannières de parade. On voyoit ensuite une bande de musiciens avec des instrumens à vent et autres, précédant deux chevaux richement caparaçonnés, dont chacun avoit en travers deux grandes cassolettes rondes et disposées comme deux paniers , remplies de bois aromatiques allumés ; derrière eux s’avançoit un vieux prêtre, qualifié de Lama, qui portoit une cassette renfermant des livres de prières et quelques idoles favorites. De nouveaux groupes étoient formés de neuf chevaux magnifiques, chargés de l’appareil du Lama ; ensuite venoient les prêtres immédiatement attachés à sa personne pour le service journalier du temple, au nombre d’environ sept cents ; derrière eux marchoient deux hommes, ayant chacun sur leurs épaules une grande bannière d’or, de forme cylindrique, rehaussée de figures emblématiques : c’étoit un présent de l’empereur de la Chine. Les duhunniers et les soupouns, employés à présenter des placets et à distribuer des aumônes, précédoient immédiatement la bière[2] du Lama, qui étoit couverte d’un tapis superbe, et portée par huit Chinois, dont seize étoient chargés de ce ministère. D’un côté de la bière étoit le régent ; de l’autre, le père du Lama : elle étoit suivie des supérieurs des différens monastères ; et à mesure que le cortége avançoit, les prêtres qui bordoient le passage se réunissoient à l’arrière-garde, et terminoient la procession, qui marchoit avec une extrême lenteur. Vers midi, elle fut reçue dans l’enceinte du monastère, au

  1. Voyez, dans le Voyage du lord Macartney à la Chine, un mandarin portant les ordres de l’empereur, planche X de l’atlas. (L-s.)
  2. Il y a incontestablement une faute dans le texte même de Calcutta ; et au lieu de bier, il faut lire, comme porte l’édition originale du Voyage de M. Turner, publiée à Londres en 1800, page 126, édit. in-4.°, the Lama’s chair of State [le fauteuil d’état, c’est-à-dire, le trône du Lama]. Deux lignes plus bas, lisez aussi fauteuil, au lieu de bière. Voyez aussi t. II, p. 203, de la traduction française. (L-s.)