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DE L’ITALIE ET DE L’INDE.

par Brâhmah et Sîva, lorsqu’ils étoient unis et exprimés dans le mot mystique Ôm. Mais Phœbus, ou le disque du soleil personnifié, est adoré chez les Indiens sous le nom du dieu Soûrya (141), d’où les sectaires qui lui rendent un culte particulier, sont appelés Sauras. Leurs poëtes et leurs peintres le représentent dans un char traîné par sept coursiers verts, précédé d’Aroun, ou le point du jour, qui lui sert de cocher, et suivi par des milliers de génies qui l’adorent et chantent ses louanges. Il a une multitude de noms, et, parmi eux, douze épithètes ou titres qui indiquent ses facultés distinctes dans chacun des douze mois. Ces facultés sont appelées Adityas, ou enfans d’Aditi et de Casyapa, 1’Uranus indien ; et, suivant quelques autorités, l’une d’elles porte le nom de Vichnou [le Pénétrant]. On croit que Soûrya est fréquemment descendu de son char sous la forme humaine, et qu’il a laissé sur la terre une postérité aussi fameuse dans les histoires indiennes que les Héliades de la Grèce. Il est très-singulier que ses deux fils, nommés Asouitiau, ou Asouinîkoumârau au duel, soient regardés comme jumeaux, et représentés comme Castor et Pollux ; mais tous deux ont, parmi les dieux, les attributs d’Esculape, et on les croit nés d’une Nymphe qui, sous la forme d’une jument, fut fécondée par les rayons du soleil. Je soupçonne toute la fable de Casyapa et de ses enfans, d’être une allégorie astronomique ; et je ne puis m’empêcher de croire que le nom grec de Cassiopée y a rapport (142). Une autre grande famille indienne est appelée Enfans de la Lune ou de Tchandra (143), qui est une divinité mâle, et que par conséquent il ne faut point comparer avec Artémis ou Diane. Je n’ai pas encore trouvé non plus, dans l’Inde, d’analogue à la déesse de la chasse, qui paroît avoir dû le jour à une imagination européenne, et avoir été créée très-naturellement par l’invention des poëtes géorgiques et bucoliques. Cependant, puisque la Lune est une des formes d’isouara, le dieu de la nature, suivant la strophe de Câlidàsa, et puisque nous avons montré qu’lsânî est son épouse ou sa faculté, nous pouvons la considérer comme la Lune, sous