Page:Recherches asiatiques, ou Mémoires de la Société établie au Bengale, tome 1.djvu/397

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
245
NOTES.

Arménie, suivant Strabon, qui fournit d’amples détails relativement à ce culte. »

(61) Un vers non moins caractéristique est celui que Lucain met dans la bouche de Caton :

Jupiter est, quodcumque vides, quocumque moveris.

Voici en outre un hémistiche, que Virgile a traduit des Phénomènes d’Aratus,

...........Jovis omnia plena.

Jupiter désigne dans ces vers famé du monde, qui, suivant le système des Pythagoriciens, adopté ensuite par les Platoniciens et les Stoïciens, étoit répandue dans tout l’univers ; le principe agent qui produisoit les âmes de tout ce qui respire, et qui, après la dissolution du corps, retiroit famé à soi comme dans un réceptacle universel ; enfin le Jupiter dont il s’agit ici ne paroît être autre chose que la matière organisée. Je crois que les philosophes avoient emprunté ce nom de la théologie populaire, pour exprimer les idées qui leur étoient particulières. Voyez Virgil. Eclog. III, 60 ; Georg. IV, 220, t. Ier, p. 81 et 694, de l’édition du savant M. Heyne (Lipsiœ, 1800) ; Lucani Pharsalia, lib. ix, 579, p. 720, ex edit. Oudendorp. ; ci-dessous, p. 250, note 75.

(62) M. Jones auroit encore pu ajouter, à l’appui de son observation, que la plupart des Grecs modernes ne peuvent prononcer le j français, et y substituent le son du z.

(63) Ce mot, emblème mystique de la Divinité, ne doit être proféré que dans le silence : c’est une syllabe formée des lettres dévanâgary a et ou, qui se fondent ensemble dans la composition, et font o, et de la consonne nasale m. La première lettre indique le créateur, la deuxième le conservateur, et la troisième le destructeur ; c’est-à-dire, Brâhmah, Vichnou, et Sîva ou Chîva. Cette explication, donnée par MM. Wilkins et Jones, est condamnée, comme absolument fausse, par le P. Paulin de Saint-Barthélemi ; et voici celle que propose ce savant :

« La particule ÔM sert, dit-il, suivant le dictionnaire intitulé Amarasinha, exprimer le consentement, la volonté, la similitude. Ainsi ÔM ou ÉVAM peut se traduire par entièrement, oui, je le veux, ainsi soit-il. Au lieu d’ÔM, les Malabars écrivent AM, qui a la même signification que ÔM : l’une et l’autre