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NOTES.

Mahâbhârat, et que seulement le sujet de cet ouvrage est pris du sixième Porb, &c. » ? Quoique l’assertion de M. Anquetil ne soit pas rigoureusement vraie, elle ne paroît pas entièrement dépourvue de justesse, quand on sait que le Bhagouat-Guîtâ contenant une doctrine qu’on regarde comme trop sublime pour le vulgaire, on le détache ordinairement des exemplaires du Mahâbhârat, dans lequel il fait partie du vi.e livre intitulé Bichma parva. Nous possédons à la Bibliothèque nationale plusieurs copies du Bhagouat-Guîtâ séparées du Mahâbhârât, en langue sanskrite. Voyez Recherches historiques et géographiques sur l’Inde, par Anquetil, Bernoulli, Tieffenthaler, &c. tome II, p. 566 ; Paulini à Sancto-Bartholomæo Examen historico-criticum codicum Indicorum bibliothecæ sacræ Congregationis de propagandâ fide passim, et a Catalogue of Sanscrit and other Oriental manuscripts presented to the royal Society by sir William and lady Jones, t. VI, p. 443, des Works of sir William Jones.

(140) M. le lieutenant-général Vallancey a depuis consigné cette étymologie, qui me paroît bien hasardée, dans un Mémoire sur l’émigration orientale des Druides d’Hibernie, prouvée par leurs connoissances astronomiques. Cris, Crisean, Criosna, Crisna-ain, le Soleil. Les Brahmanes font dériver leur Crichna [le Soleil], d’un mot qui signifie noir. Ciar en irlandais signifie noir, et cris ou gris, charbon de terre brûlé, noir. Il n’y a pas de doute que le chaldéen כרש Kerès et l’hébreu חרס Hherès [Soleil] ne dérivent de la même racine ; et probablement tout cela vient du syriaque kris, brûler, חרה kharah en chaldéen : de là Bochart fait venir קיר חרס Qyr-Hherès [mur du Soleil], en ancienne langue punique ; kahir-crios en irlandois ; de là vient, ajoute Bochart, כורש Kourech ou Cyrus [le Soleil]. » J’ajouterai qu’en persan moderne خور Khòr et خورشيد Khorchyd signifie le Soleil ; et il n’y a pas de doute que ce mot ne soit en effet l’origine d’un nom de prince que les Hébreux, les Grecs et les Latins ont défiguré chacun à leur manière. Quant aux étymologies indiquées par M. Vallancey dans le passage que je viens de citer, elles ne me paroissent pas toutes également heureuses ; mais on aura une idée plus juste de son système et de sa manière de procéder dans ce genre de travail, en consultant sa dissertation même, intitulée the Oriental Emigration of the Hibernian Druids proved from their knowledge in astronomy, collated with that of the Indians and Chaldeans, from fragments of Irish manuscripts, dans les Oriental Collections de M. Ouseley, t. II, n.° 1, p. 1-20 ; n.° 2,