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SITUÉE PRÈS DE GAYÂ.

de cette caverne au Président, que j’avois le plaisir d’accompagner, il m’encouragea à penser qu’une notice circonstanciée de ce lieu seroit curieuse et utile. En conséquence, je m’y rendis une seconde fois de Gayâ. Ce fut alors que je pris les dimensions suivantes, et qu’au moyen de mon mounchy[1], je copiai l’inscription qui s’y trouve. J’avois désespéré de vous la présenter autrement que dans l’original ; un Pandit de Bénârès, pendant trois mois, s’étoit vainement efforcé de la lire : enfin l’obligeante assistance de M. Wilkins m’a mis en état de joindre une traduction et des notes à ce morceau, qui, sans cela, auroit donné peu de satisfaction.

La montagne ou plutôt le rocher dans lequel est creusée la caverne dont il s’agit, est situé à environ quatorze milles nord de l’ancienne ville de Gayâ[2], et paroît être une des collines sud-est delà chaîne de montagnes que M. Rennell appelle Caramshah, et qui sont à peu de distance de Phoulgô, du côté de l’ouest.

On lui donne aujourd’hui le nom de Nâgardjény[3] ; mais c’est peut-être une dénomination moderne, attendu qu’il n’en est pas parlé dans l’inscription. Elle est formée d’une espèce de granit, que les

    d’Allah-âbâd, Bajavent-singh possédoit déjà, en qualité de zémyndâr, un domaine très-étendu, comprenant quatre serkârs. Pendant la guerre que Choudjâ’a êd-doùlah fit aux Anglois pour le rétablissement de Qâcem A’ly-khân, le zémyndâr de Bénârès se joignit à ceux-ci. À l’époque de la paix, son zémyndâry fut extrait du ssoùbah d’Aoude et réuni à celui du Béhâr, afin de le soustraire au ressentiment de Choudjâ’a êddoùlah son premier ssoùbahdâr. C’est aussi à cette même époque que le Grand-Moghol Châh-a’lem conféra à Balavent-singh le titre de radjah, dont hérita ’I chéït-singh son fils. Après plusieurs expéditions malheureuses, ce prince passa dans le camp du célèbre chef mahratte Madhâdjy Scindhyah, avec un trésor immense ; il n’en mourut pas moins dans une profonde indigence. Il est probable que Scindhyah, qui l’avoit attiré chez lui sous prétexte de le rétablir dans ses domaines, aura trouvé le moyen de le dépouiller de ses richesses. (L-s.)

  1. منشی. Ce mot, qui signifie écrivain, et qui désigne communément dans l’Inde un secrétaire indigène pour la langue persane, est d’origine arabe, et dérive de la racine arabe نَشَاُ nachâ, crevit, adolevit, qui à la quatrième conjugaison signifie creavit, commentus fuit, &c. (L-s.)
  2. Voyez sur cet endroit, très-anciennement consacré au culte des Hindous, mes notes page 242, et tome II, page 56, (L-s.)
  3. Plus correctement Nagara-Djina, c’est-à-dire, la ville de Bouddha, né, comme on a vu, à Gayâ, et qui porte aussi le surnom de Djina, (L-s.)