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trouvée à boud-dha-gayâ.

un lieu de Djamboudouyp[1], où l’esprit étant ferme, il obtient ce qu’il souhaite, et dans un lieu où il peut obtenir le salut, la réputation et le plaisir ; dans le pays de Bhārătă[2] et la province de Kīkătă, où l’on renomme le séjour de Boŭd-dhă, le purificateur des pécheurs. Un crime centuple sera incontestablement expié par son aspect, un crime dix fois plus grand le sera par son contact, et un crime cent mille fois plus grave le sera par son culte. Mais à quoi bon tant parler des vertus admirables de ce lieu ! Les armées du ciel même y payent jour et nuit un joyeux tribut d’hommages.

Pour que les savans connoissent qu’il a véritablement érigé la demeure de Boŭd-dhă, j’ai consigné sur une pierre l’autorité de ce lieu, comme un témoignage qui porte sa preuve avec lui, le vendredi quatrième jour de la nouvelle lune, dans le mois de madhou, lorsqu’elle étoit dans la septième maison de Gănisă, et l’an 1005 de l’ère de Vĭkrămādĭtyă[3].

    de Sondar, de Sank’ha et de Dhanic ; mais aujourd’hui, vieille et décrépite, elle a perdu sa beauté, et son pied sans ornement glisse lorsqu’elle marche dans les hameaux, où elle dédaigne de prendre un asile. « Voyez la préface de Sacontala, or the Fatal ring, an Indian drama by Câlidâsa, translated from the original sanskrit and pracrit, tom. VI, pag. 203 des Works of sir Will. Jones. (L-s.)

  1. Voyez, sur cette portion de la terre habitée suivant le système des Hindous, ma note ci-dessus, extraite de l’Ayïn Akbery, ايين اڪبري pag. 68-72. (L-s.)
  2. Ce mot dérive de Bhârata, nom d’un des plus anciens rois indiens ; et c’est le seul nom sous lequel les naturels eux-mêmes désignoient originairement la contrée nommée Inde par les Européens. Il y a lieu de croire que ce sont les Persans leurs voisins qui ont donné le nom d’Hindou هــــــندو aux habitans, et d’Hindoùstân هـــندوستان au pays, deux mots adoptés aujourd’hui par les naturels et par les étrangers, et qui paroissent dériver de Sindhoù, nom sanskrit du fleuve improprement nommé Sind صند par les Persans, et Indus par les Européens. M. Alex. Dow (dans sa dissertation placée à la tête de son History of Hindostan, p. 31, fig. 12) a eu tort d’assurer que « les Hindous tirent leur nom d’Indou ou Hindou, « mot sanskrit qui signifie la lune. » Il est vrai qu’Indou (et non Hindou) est un des noms de la lune ; il nous suffit d’observer que, dans cette langue, il n’existe aucun mot ressemblant à Hindoù ou Hindoùstân, deux mots inventés à coup sûr par les Persans. Voyez Wilkins’s Notes on the Heetopades of Veshnoo-Sarma, p. 332 et 333. (L-s.)
  3. Cette année répondoit à l’an 1061 de l’ère vulgaire. Il y a cinquante-six ans de différence entre ces deux ères, et non cinquante-sept, comme je l’ai dit d’après M. Anquetil dans ma note b, tome II, page 6. (L-s.)