clavecin, et j’ai comparé plusieurs fois les deux instrumens, note par note. J’ai remarqué une chose qui sûrement n’échappera point à votre pénétration ; c’est qu’il y a peut-être une sorte d’hypothèse, ou une opinion à-peu-près formée, dans ce que j’ai dit de la modulation bornée de la musique indienne. Mais il est aisé de séparer mes observations de mes conjectures : mes préventions ne sauroient vous égarer ; et il est possible qu’elles suggèrent une idée utile, comme les demi-erreurs le font souvent.
Le bîn est un instrument à touches, du genre de la guitare. Le manche a vingt-un pouces six huitièmes de longueur. Un peu au-delà de chaque extrémité du manche, sont deux grosses gourdes ; et au-delà de ces gourdes, les chevilles et la queue qui retiennent les cordes. La longueur totale de l’instrument est de trois pieds sept pouces. La première gourde est assujettie à dix pouces, et la seconde à environ deux pieds onze pouces et demi de l’extrémité supérieure. Elles ont environ quatorze pouces de diamètre : il y a à leur base un trou rond de cinq pouces environ de diamètre. La largeur du manche est d’environ cinq pouces. Les cordes sont au nombre de sept ; deux d’acier très-rapprochées à droite, quatre de cuivre sur le manche, et une de cuivre à gauche. Elles sont accordées de la manière suivante :
La grande singularité de l’instrument consiste dans la hauteur des touches. La plus voisine de la noix a un pouce un huitième ; celle de l’autre extrémité, environ sept huitièmes de pouce ; et il y a assez de