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SUR L’ANTIQUITÉ

et la côte occidentale de l’Inde : mais les Brahmanes, qui ont seuls la permission de lire les six Védângas, dont l’un est le Sastra astronomique, n’étoient point alors adonnés au commerce ; et, très-probablement, ils n’avoient ni le pouvoir ni la volonté de converser avec des marchands arabes. Les irruptions hostiles des Arabes dans l’Hindoustân, au huitième siècle, et celle des Moghols sous Djenguyz Khân, au treizième, n’étoient pas de nature à changer le système astronomique des Hindous : mais il ne s’agit pas des conséquences supposées des révolutions modernes ; car s’il y a quelque vérité dans les documens historiques, nous savons avec une certitude aussi positive, qu’Amarsinh et Câlidâs composèrent leurs ouvrages avant la naissance de Jésus-Christ, que nous savons que Ménandre et Térence écrivirent avant cette importante époque. Or il est fait mention des douze signes et des vingt-sept maisons sous les différens noms que j’ai rapportés, dans un vocabulaire sanskrit du premier de ces auteurs indiens ; et le second fait souvent des allusions nominatives à Rôhinì et aux autres, dans sa Bague fatale, ses Enfans du Soleil, et sa Naissance de Coumâra. Je vais citer deux vers de ce dernier poème, afin de montrer que mes preuves ne sont pas uniquement orales.

Maitrê mouhoûrté sasalantch’hanêneâ
Yôgam gatâsôuttarap’halghanîchou.

« Quand les étoiles outtarap’halgoun eurent joint, dans une heure fortunée, la lune tachetée comme un faon. »

Ce témoignage étant décisif contre la conjecture de M. Montucla, je n’ai pas besoin de faire valoir la grande antiquité des Instituts de Menou, dans lesquels les vingt-sept constellations sont appelées les filles de Dakcha et les compagnes de Soma, ou la Lune ; je n’ai pas besoin non plus de m’étayer du témoignage des Brahmanes, qui m’assurent, d’une voix unanime, que les noms des étoiles zodiacales se trouvent dans les Védas, à l’égard desquels je crois fermement, sur des preuves tirées d’eux-mêmes et d’ailleurs, que trois d’entre eux