Page:Recherches sur les Rubāʿiyãt - Arthur Christensen.djvu/124

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118 Troisième Partie.

Ils étaient assis [avec moi], buvant du même vin à l’asseinlilée de la vie ; de temps en temps deux ou trois en tombèrent ivres — avant moi. (W. 219.) Jouir de l’a présent et ne se soucier ni du i)assé, ni de l’avenir, voilà le résumé de toute cette poésie. Après ces deux ou trois jours la période de notre vie est passée, tout comme l’eau du fleuve et le vent du désert. De deux jours je ne me suis jamais inquiété : du jour qui n’est pas arrivé, et du jour qui est passé. (W. 26, Bd. 20.) Ô mon ami, viens, n’éprouvons pas la douleur de demain ; ce seul moment de la vie, comptons-le pour gain’. Demain il nous faut quitter cette vieille taverne^ et aller en voyage avec ceux qui ont voyagé déjà pendant sept mille ans. . (VV. 312.) 1’Omara se moque de l’espoir du len<lemain : « Bien des milliers de fois, les liommes suspendent l’espoir comme un collier au con du lendemain ». (Ethé, Morgenliind. Forsch. 1875). — Aftlal Kâsl : « Prends aujourd’hui une coupe de ce vin, ô malheureux qui vis dans l’espoir du surlendemain ! » Sa’dl : « Sa’dl ! hier est passé et demain n’est pas présent non plus. Compte pour un gain le jour d’aujourd’hui qui est entre les deux. » C>..^> ; j 0^>_^ . X£^^ 5J3, ^i>^j j^O Lj, AjUv

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J.^ ^y^Ji ^.^1 3 ^î ^, LyS^^ Hûfiz 26.5, 4 : « Celui à qui on donne des promesses pour demain, ne profite pas aujourd’hui des jouissances de la vie ». — Comp. Ibn Yamïn (Schlechta-Wssehrd no. 17). — De même le poète philosophique Nesîmï de la secte des Hurûfis dit : « Hélas, tu ne veux pas regarder le réel (c. — à —d. le visage de Dieu) aujourd’hui, ô dupe des promesses de demain ! » (v. Browne, JRAS. 1898 p. 81). ^ Le mot « taverne » (deir, rahdt) employé pour désigner le monde, est très commun. Ainsi dans le Andarg-% Husrô-i Kavatân (5) : « Considère le monde comme une taverne », et dans le Pandnâmak-ï Vagôrg Mitra (Gangesâyagân 169) : « 11 (c. — à —d. l’homme) doit considérer ce monde comme une taverne ». — Afdal Kâsï : « Le monde est comme une taverne, et nous en sommes les hôtes ». (*-’wi’u*>ps^ O Loj J : jij. _jJ>’^^•) — Deux fois chez H a fi ? (23, 4 et 52, 5) le monde est appelé deir, et bien que le commentateur Sûdl et les traducteurs européens le prennent dans