Page:Recherches sur les Rubāʿiyãt - Arthur Christensen.djvu/127

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L’œuvre intitulée « Rubā’iyāt de ’Omar Hayyām ». 115

Prends garde ! ne dis à porsonno i-c secret profond : la tulii>o fanée ne peut lleurir de nouveau*. (W. 107, Bd. 35.)

(Comp. W. 217, Bd. 4U.)

C. Réflexions sur la vie et la destinée. A côté des poésies bachit|ues ce sont les réflexions }>essimistes sur la vie qui reviennent le plus fréquemment dans les Rubâ’iyât.

La vie est trompeuse, et le monde qui est pour peu de temps notre stjour, ne nous offre que malheur et douleur. (W. 3.)

Les cieux qui ne nous fourniesent autre chose que la douleur, ne plantent rien, qu’ils ne l’arrachent de nouveau. Si ceux qui ne sont pas arrivés savaient ce que nous avons à souffrir du sort, il8 ne viendraient pas—. (W. 240.)

Comme le seul avantage (jue l’humanité puisse tirer de ce désert, e.st de souffrir de la douleur et de rendre l’âme, heureux celui qui s’en est allé vite de ce monde, et bienheureux dans son repos celui qui n’est pas venu au monde ^. (W. 387, Bd. 124.)

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Abu-1 —^lâ (ZDMG. XXIX, p. 307) : Et qu’est-ce qu’il en est de la résurrection de ce qui est passé, une fois que le jonc est consumé par le feu ardent ? Quand le destin.s’abat sur nous, le qaiâ ne peut pas s’envoler, et les voilées [c.— à —d. les femmes) ne peuvent pas se débattre. ^

Pour les réflexions de cette sorte, il serait superflu de citer des parallèles.

On peut à peine lire une page de poésie persane sans en trouver.

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Abu-l-’AIâ : « Comme le jeune homme doit retourner au tombeau, pourquoi sa mère veille-t-elle sur lui et le nourrit-elle ? » (ZDMG. XXX, p. 51.)

Ilâqâni (quatr. 185) :

Ilâqani ! éloigne-toi de cette rue de l’inju-stice, dis adieu à cette maison de la douleur et va-t —en content. La vie t’est donnée par le ciel, elle est ta pri.son. Rends ta

vie au ciel et va-t-en comme un homme libre. Déjà dans le roman pehlevi Yâth’irî Zârlrâfiy le ministre Gilmâsp dit : « 11 est heureux, celui qui ne naquit jamais d’une mère, ou, s’il naquit, fût déjà mort, ou bien ne fût pas venu ici des contrées lointaines ». (Sitz. d. kônigl. bayr. Akad. 1890 11, p. 55.) 8*