Page:Recherches sur les Rubāʿiyãt - Arthur Christensen.djvu/129

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L’œuvre intitulée « Rubā’iyāt de ’Omar Hayyām ». 117

Noue eomnies les pièces, et le riel est v joueur « IV-checB, — cest littéralement vrai, et ce n’est pas une métapliore. Nous jouons sur réihi<iuier <le l’existence, et puis nous retournons un à un dans la boite « lu nt’-ant’. (W. 270, Bd. î>4.)

Le grief contre la’^rouc du ciel » (rarli, rarhi /a/a/.), (jui est un des lieux communs de la po(’>sie persane^, revient bien des fois, varie de diverses façons. ’

Cette allégorie provient de l’Inde. Conip. le vers de Bhartri hari que M. Macdonell a ciu— dans le JRA8. ls98 (p. 121

122) et M.

F. W. Thomas dans le ZDMG. 1899 (p, 364), et que ce dernier traduit ainsi :

Where in some house was maiiy an one, there afterwards stands one.

Where aj^ain one, there subsequently are many, and then toc at last not even one.

Even so, swinging day and night like two dice, Kâla with Kâlï plays, a skilful gamester, with the living for pièces. L’allusion au sort (Kîila et Kâlî sont le dieu et la déesse du sort) en connexion avec le jeu d’échec ou d’autres jeux semblables est, selon MM. Macdonell et Thomas, « un ancien lieu commun ».

Avicenne

dit : « Le sort est un joueur de nard, et nous sommes les pions ; le ciel représente les deux dés, et le monde est le tablier ». (Gott. Nachr. 1875) no. 15.)

Un parallèle intéressant est cette réplique de Sancho Panza dans le fameux roman de Don Quichotte (II partie, ehap. XII) : « Brava coniparacion ! dixo Sancho, aumiue no tan nueva, que j’O no la haya oido muchas y di versas veces, como aquella del juego del axedrez que, mientras dura el juego, cada pieza tiene su particular oficio, y en acabandose el juego, todas se mezclan, juntan y barajan, y dan con ellas en una boisa, que es como dar de la vida en la sepultura ».

Baba Tahir : « C’est grâce à la tyrannie exercée par la roue du ciel que la lèvre de mes blessures me semble toujours imprégnée de sel », (éd. Huart, JA. 1885 no. 49.)

Na.sir IJusrau : « Il ne faut pas s’attrister de tout ce que nous destine la rotation de la roue céleste qui porte malheur ». (Eûsan/tlnâme, v. 491.)

Dans un des ses quatrains Anvari parle du « mauvais caractère » (had-huî) de la roue.

IJâqani l’appelle

(quatr. 67j « une roue qui a l’haViitude de faire le mal » etc.

HSfiz

s’exclame fièrement (353, 6) : « J’écraserai la roue, si elle ne tourne pas d’après ma volonté 1 ce ne sera pas moi qui me laisserai humilier par la roue du ciel ».

C’est, en somme, un des lieux communs les plus fréquents, et c’était le cas déjà avant’Omar Ilayyam. Nous en avons la meilleure preuve dans ce vers de Minuéihri : « Lorsque nous aurons pria la coupe en main, nous écouterons (juel(|ues distiques sur la rotation