Page:Recherches sur les Rubāʿiyãt - Arthur Christensen.djvu/145

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L’œuvre intitulée « Rubā’iyāt de ’Omar Hayyām ». 133

L ainour eu Dieu :

Cliaoun dont le cœur est pi-iu-tri— de la lumière do lamour, [n’importe] s’il est un habitant de la mosquée, ou a il est du peuple de l’éplise.

Chacun dont le nom est inscrit dans k— carnet de I amour’, t’st dflivr » ’de 1 enfer et afl’ranclii du paradis. (W. 63.)

Le cœur est une lampe qui emprunte sa lumic-re à la joue de celui qui emporte les oreurs.

C’est en mourant du chaprin [de l’absence ] qu’on commence à vivre. Il faut parler des qualités du Harabeau avec un homme au cœur de pajHllon, car c’est une histoire qu’on se met à discuter avec ceux qui sont brûlés’-.

(W, 231.)

L amour mondain n a jias d éclat, il est sans ardeur comme un feu à demi éteint.

Pour être un vrai amant, il faut qu’on soit pendant des mois et des annés, jour et nuit, sans repos et sécurité, sans nourriture et sans sommeils

(W. 182, Bd. 71.)

(Comp. W. 27, 36, 40, 171, 247, 400, 482.)

Il y a d’autres

quatrains d’amour, où l’on pourrait se demander, s’il s’agit de l’amour mondain ou de l’amour mystique (v. par exemple W. 117, Bd. 10 ; W. 230 ; W. 212, Bd. 61). L’interprétation sûfique est, cependant, partout la plus probable.

L’expression / j-yù, ^ jXiJ se trouve p. ex. chez Abu Sa’îd (Ethé no. 37).

^

La comparaison entre le cœur du mj-stique qui cherche Dieu, et le papillon qui est attiré par la lumière et brûlé, est ti’ès goûtée des sufis. V. p. ex. l’allégorie dans le Mantiq-et-to/ir v. 3958 sqq. et l’anecdote du Busiân (éd. Graf p. 224), — Bâbâ Tahir : « Dans l’univers il n’y a pas un papillon comme moi, dans le monde il n’y a pas un insensé comme moi ! » (Huart no. 28.)

Afdal Kâsï : « Afdal ! ne sois

pas orgueilleux de chaque pensée que tu as ; ne tourne pas comme un papillon autour de chaque lumière ». Cilâmî : « Le flambeau étend sa langue de feu pour attirer 1 amant, mais le papillon seul connaît cette langue brillante ». (Wickerhauser 1, 8.)

3 Manfiq-ef-faïr v. 3508 : « Si un amant peut dormir ailleurs que dans le linceul, je l’appellerai bien un amant, mais un amant de lui-même ».