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Caract^re national et vie littéraire. 45

Probablement le vers a été bâti, dans la poésie pehlevie, non sur la quantité, mais sur le nombre de syllabes comme dans l’Avesta.

Un poète du nom de Sarlt’-i Mu^iallidî, inconnu d’ailleurs, mais qui doit avoir vécu avant le milieu du 12*^ siècle ap. J.- C, dit que tde toutes les richesses de ce monde que les familles de Sâsûn et de Sâmân ont laissées, il ne reste que les éloges de lludagi et les chansons de Barbad»^ Il semble donc ({ue

des vers de Bârbad ont été connus et chantés, eu traduction arabe ou persane, dans les temps de l’islamisme. A la cour des cahtes ’Abbâsides, qui prenaient pour modèle en toutes choses la cour des Sâsânides, les vieilles chansons perses furent chantées.

«Verse-moi le vin et chante, ô délices ! une chanson persane», dit Abu Nuvâs^.

Il est à croire qu’Abû

Nuvâs aussi bien que son prédécesseur, le poète Bassâr ibn Burd continuent la tradition poétique du temps des Sâsânides, bien qu’ils se servent de la langue arabe : ils avaient, tous les deux, du sang persan dans les veines. Et c’est à ce

temps précisément que les Persans commencent à donner la route sur le domaine de l’art et de la littérature et à souffler leur esprit dans toute la vie intellectuelle de l’Orient mahométan.

Le vin, l’amour, la beauté de la nature, les plaisirs du moment, ce sont les sujets que traite le lyrisme mondain. Aux temps où le parsismc régnait, le vin était cultivé et bu comme un don d’Ahura Mazda. A une fête princière il fallait avant tout du bon vin en abondance. Témoin le livre d’Esther où les bacchanales se suivent ; on présente aux festins le plus excellent vin, et en grande abondance, comme il est digne de la magnificence royale. Hérodote raconte, que les Perses sont fort adonnés au vin, et (ju’ils ont coutume de délibérer pendant l’ivresse sur les affaires les plus importantes, pour les soumettre à une critique plus sévère (juand les va-’

Les Cahlr marplla (.IRAS. 1899 p. 687). 2 éd. Ahlwardt no 58, 6.