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les grains de sable restés à sec. Ces faibles obstacles suffisent pour déterminer la naissance des dunes en obligeant la brise à laisser tomber le petit nuage de poussière arénacée ou calcaire dont elle est chargée. L’horizontalité de la plage est ainsi rompue : les rangées de buttes sablonneuses, qui plus tard doivent se dresser en véritables collines, commencent à se profiler sur le sol[1].

Quand le vent du large souffle avec assez de force, on peut non seulement assister à la croissance des dunes, mais on peut également aider à leur formation et vérifier par l’expérience directe les assertions de la théorie. Qu’on dépose un objet quelconque sur le sol, ou mieux encore, qu’on enfonce dans le sable une rangée de piquets perpendiculairement à la direction du vent, aussitôt le courant d’air, qui vient se heurter contre l’obstacle, se rejette en arrière pour former un remous ou tourbillon, dont le diamètre est toujours proportionnel à la hauteur des piquets.

Figure 1

Arrêtés par ce remous, les grains de sable qu’apporte le vent se déposent graduellement en deçà de la bar-

  1. Le paragraphe précédent et quelques-uns de ceux qui suivent sont extraits, avec d’importantes modifications, d’une série d’articles publiés dans la Revue des deux mondes sous le titre de Littoral de la France.