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Page:Reclus - Correspondance, tome 1.djvu/84

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À sa mère.


Sans date. Chez M. Fortier, Nouvelle-Orléans.
Chère mère,

Je vois dans ta dernière lettre que tu entretiens toujours des craintes sur mon compte à cause des maladies qui règnent dans le pays. Autrefois, je t’ai donné toutes sortes de raisons que je croyais bonnes pour t’empêcher d’avoir peur à mon sujet ; mais aujourd’hui je puis mettre à néant toutes tes craintes, car je viens de passer au travers de la maladie comme au travers du feu et je n’ai pas été brûlé. Garde-toi bien d’éprouver pour moi une anxiété rétrospective, car je n’ai réellement pas beaucoup souffert, et je n’ai jamais craint une issue fatale. La convalescence a bien duré quelque temps, accompagnée de son cortège de maux de tête, battements de cœur et autres infirmités, mais il y a déjà plus de quinze jours que je suis parfaitement bien, et maintenant le « génial » vent du nord raidit mes muscles et aiguise mes forces comme le ferait un