Page:Reclus - Examen religieux et philosophique du principe de l’autorité.djvu/9

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et à la personnalité, c’est-à-dire, à Dieu, la Loi et le Législateur. Mais l’homme religieux ne s’astreint pas à ce détour ; il accepte la foi au nom de Dieu, et Dieu au nom de la foi, il part de l’obéissance, pour revenir à l’obéissance.

VI. Toute existence n’étant qu’une loi vivante, la nature n’est que le système des lois, n’est que la loi universelle. La loi étant le principe de la cohésion et de l’Être, hors d’elle il n’y a que néant.

Qui dira toutes les lois de la matière organique et inorganique, les lois des gaz, des liquides et des solides, lois de la lumière et de la chaleur, de l’électricité, du magnétisme, de la pesanteur, de l’expansion, et des unions moléculaires ? Où est la pierre oubliée, où est l’étoile aux cieux qui ne soit l’aboutissant et le point de départ de lois innombrables ? Montre-la, toi qui dis : Je suis libre !

VII. La loi, c’est-à-dire l’autorité, est absolue. Comme absolue, elle est cause, but et moyen de toutes choses. Comme absolue, elle est partout et toujours identique à elle-même. Donc, l’essence de l’autorité étant absolue, les attributs le seront aussi ; donc toutes les manifestations de l’autorité sont également justes et légitimes.

VIII. Étant absolue, elle est l’unité de toutes les contradictions. On n’a que faire de lui opposer tel ou tel changement, elle les ignore. Le ruisseau, le nuage et le glaçon c’est de l’eau toujours. Hier c’était ceci, aujourd’hui c’est cela, et demain ce sera tout autre chose, mais ce sera toujours l’autorité.

IX. L’autorité, étant le principe absolu, confisque tous les autres à son profit. C’est elle qui se dit la source de la justice, du Vrai, du Bien et du Beau.

X. L’autorité commence par nier toute intelligence vis-