d’environ 225 kilomètres, c’est-à-dire un peu plus que la Seine à leur commun confluent, l’Aube contribue autant que sa rivale à la formation du fleuve de Paris : l’une et l’autre ont un étiage de 3 500 litres par seconde et, à leur réunion, si la verte Seine à plus de profondeur, la transparente Aube a plus de largeur et plus de courant. Le mot Aube, c’est le latin alba, qui signifie la blanche : en effet, quand elle rencontre la Seine, rive droite, à Marcilly, par 70 mètres, à peu près à distance égale entre la source du fleuve et Paris, elle amène des eaux moins foncées que celles qui lui font perdre assez injustement son nom.
De l’Aube à l’Yonne, il n’entre en Seine qu’une seule rivière, fort petite, et qui même peut descendre à 700 ou 800 litres par seconde, malgré la beauté de ses sources : c’est la Voulzie, qui passe dans la ville des roses, Provins, pleine des monuments d’une ancienne grandeur.
L’Yonne, affluent de gauche, se heurte à la Seine par 50 mètres d’altitude, au-dessous d’un pont célèbre par un crime et par une bataille. Une plaque remémore le crime, elle porte quatre vers :
En l’an mil quatre cent dix neuf,
Sur ce pont agencé de neuf,
Fut meurtri Jehan de Bourgogne,
À Montereau y fault l’Yonne.
L’Yonne commence en Morvan, sur le flanc du Préneley (850 mètres), au sud de Château-Chinon, à l’ouest d’Autun. Coulant d’abord sur les granits des forêts morvandelles, ce n’est encore qu’un ruisseau rapide en un vallon profond quand elle passe au pied de la colline de Château-