en Seine, bien moins pure que sa rivale, sur un fond bien plus boueux ; elle ne lui a jamais amené moins de 11 mètres cubes par seconde, et quelquefois elle lui en porte 600, 800, 1 000.
Le Grand-Morin reçoit en amont de Coulommiers la fontaine la plus forte du bassin de la Seine, celle de Chailly, donnant 600 litres par seconde. À 6 kilomètres environ de ses sources, dans le vallon de Lachy, à 2 ou 3 kilomètres à l’ouest de la petite ville de Sézanne, à Mœurs, il se dédouble avant d’aller frôler l’ample forêt de la Traconne. La branche de droite garde le nom de Grand-Morin : c’est elle qui va s’unir à la Marne. La branche de gauche a d’autres destinées ; elle descend vers Sézanne, et, quittant une région de collines variées pour la plate monotonie de la Champagne Pouilleuse, elle va se perdre dans l’Aube. Depuis que trop de forêts ont fait place à des prés ou des champs, le Grand-Morin n’est plus assez abondant pour se partager de lui-même en deux ruisseaux ; s’il n’était forcé par un barrage, il coulerait tout entier vers la Marne.
À 15 mètres d’altitude, l’Oise augmente la Seine d’un tiers, à 23 kilomètres sous Paris, près de Conflans-Sainte-Honorine, en amont de Poissy, en face de la forêt de Saint-Germain. Par ses crues, qui vont à peine à 650 mètres cubes par seconde, elle cède le pas à l’Yonne et à la Marne ; mais par son débit moyen, et par son étiage qu’on estime à 30 mètres cubes, elle vaut à peu près la rivière que la Seine et l’Yonne composent à Montereau. Aucun tributaire du fleuve de l’Île-de-France ne l’égale en volume ; pas plus qu’en bassin, puisqu’elle écoule environ 1 800 000 hectares.
À 2 kilomètres en amont de Compiègne, à l’orée d’un des plus nobles bois de la France, la forêt de Compiègne (14 500 hectares), deux rivières s’unissent : l’Oise et l’Aisne. Celle qui perd son nom, l’Aisne, a 80 kilomètres de plus que l’autre, 130 même à partir de la