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GÉOGRAPHIE.

la Somme, dont il remonte la vallée jusqu’en amont de Saint-Quentin ; puis deux tunnels, dont l’un, celui du Tronquoy, n’a pas moins de 5 670 mètres, le mènent au Catelet, dans le vallon où l’Escaut vient de naître ; de là jusqu’à Cambrai, le canal suit le cours de ce petit fleuve franco-belge. De Chauny à Cambrai, sa longueur est de 96 kilomètres ; ses 35 écluses reçoivent leurs eaux de l’Oise, de la Somme, de l’Escaut, et, par une rigole de 22 kilomètres, celles du Noirieu, tributaire de l’Oise.




III. DE LA SEINE À LA LOIRE


1o De la Seine à la Vire. — Quand, du Havre à Honfleur, on a traversé l’estuaire où la Seine se mêle à la Manche, on aborde sur une plage de peu de profondeur que découvre au loin la mer basse. Sables et vases travaillent ici à l’agrandissement du continent ; déjà les anciennes falaises ne craignent plus le flot qui les rongeait, l’ancien rivage est dans les terres.

Au delà de Villerville, dont beaucoup de baigneurs font en été leur passager séjour, un joli fleuve normand, la Touques, arrive en mer sur une plage sablonneuse, entre Trouville et Deauville, bains à la mode qu’un jour la mode abandonnera sans doute pour donner à d’autres lieux ses frivoles faveurs. La Touques, longue d’un peu plus de 100 kilomètres, sort du Merlerault, pays d’herbages touffus, patrie de chevaux excellents ; elle coule dans le pays d’Auge, terre de craie et d’argile grasse qui a de beaux chênes et de beaux hêtres, mais qui leur préfère les pommiers dont se fait le meilleur cidre ; cette contrée, où tout vient à souhait, brille comme le Merlerault par le luxe de ses pâturages, par la force,