Page:Reclus - France, Algérie et colonies, 1886.djvu/304

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
301
FRANCE.

nément d’estuaire à ce fleuve mobile, tandis qu’il n’y passe aujourd’hui qu’un ruisseau de la Lande, le Boudigau, cours d’eau brunâtre. Semblable au Vieux-Boucau, Cap-Breton dut sa grandeur à l’Adour et, quand l’Adour déserta sa plage, elle devint aussitôt ce qu’elle est : un bourg à demi désert. Son nom désigne, de l’autre côté de l’Atlantique, une grande île, découverte, croit-on, par des Cap-Bretonnais, à l’entrée du golfe du Saint-Laurent, dans l’Amérique du Nord. On suppose aussi que les premiers colons français de l’Acadie vinrent de cette ville : ils furent la souche des Acadiens, nation de plus de cent mille hommes, vivante encore, et très vivante, après avoir été dispersée deux fois par les Anglais et vendue par eux sur les marchés de la Nouvelle-Angleterre.

Les Landes de la Leyre.

Vis-à-vis des vignes de Cap-Breton, plantées dans le sable pur et garées du vent par des brandes, le gouf de Cap-Breton, fosse de 380 mètres de profondeur, dans une