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GÉOGRAPHIE.

8 mètres à l’étiage, ne nous appartient ni dans ses défilés supérieurs auprès du col de Tende, ni dans son val inférieur, mais nous possédons son vallon moyen, à Saorge et à Breil.




X. BASSINS EXCENTRIQUES : RHIN, MEUSE, ESCAUT


1o Le Rhin, la Moselle. — En dehors des grands et des petits bassins français, nous partageons le Rhin, la Meuse et l’Escaut avec les étrangers.

Le Rhin, la Meuse et l’Escaut portent tous trois le nom de fleuve, mais le Rhin seul y a droit : la Meuse est son humble affluent, l’Escaut son satellite. Ils gagnent la mer du Nord par un même dédale de bras, d’estuaires, d’îles, d’îlots de sable et de vase, après avoir franchi la plaine des Pays-Bas : plaine qui semblait vouée à rester un domaine indécis entre la terre et l’eau, mais dont la patience des Hollandais et de leurs voisins et cousins les Flamands a fait l’une des contrées les mieux ordonnées du monde.

Le Rhin n’est plus français depuis 1871 : il nous appartenait auparavant, par sa rive gauche, pendant 184 kilomètres, de Huningue à l’embouchure de la Lauter.

Ce fleuve de 1 320 kilomètres dans un bassin de 22 à 25 millions d’hectares sort tout fait de la Suisse. Il s’y forme, dans les Grisons, de torrents fougueux lancés par des glaciers qui reposent sur des monts de plus de 3 000 mètres, où commencent aussi le Rhône, fleuve français, le Tessin, rivière italienne, et l’Inn, vraie mère du Danube, qui est un très grand fleuve allemand, autrichien,