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FRANCE.

dans la création de l’Yonne, de l’Aube et de la Haute-Marne. La capitale était Dijon.


La Lorraine, avec les Trois-Évêchés de Metz, de Toul et de Verdun, couvrait 2 240 000 hectares. Elle commençait aux Vosges-et s’étendait à l’ouest jusqu’au delà de Bar-le-Duc et à l’Argonne, au nord jusqu’à l’Allemagne et au Luxembourg. C’était, en somme, le bassin de la Moselle et de la Meuse supérieures, avec quelques lambeaux des bassins de la Marne et de l’Aisne. On en avait tiré quatre départements : Meurthe, Meuse, Moselle et Vosges. Terre où le sang français se mêla de sang allemand, où même les cantons du nord-ouest ont gardé le langage teuton, la Lorraine, dont le peuple a les vertus de ses deux origines, est entrée en deux fois dans le concert français : sous Henri II nous annexâmes les évêchés de Metz, de Toul et de Verdun, et en 1766 nous dûmes le reste du pays à la mort d’un roi de Pologne devenu duc de Lorraine, Stanislas Leczinski, beau-père de Louis XV. Écornée par la dernière guerre, ses quatre départements ne sont plus que trois : Meurthe-et-Moselle en a remplacé deux, et les Vosges ont, en outre, perdu plus de 20 000 hectares. Sa capitale était Nancy.


La Provence bordait la Méditerranée depuis le Petit-Rhône, frontière du Languedoc, jusqu’au Var, frontière d’Italie ; ce qu’on nommait la Haute-Provence par opposition à la Basse-Provence ou Provence maritime, comprenait la plus grande portion du bassin de la Durance. Cette « Grèce de la France », cette Bretagne de la Méditerranée, tire son nom de ce qu’elle fut une province de Rome : province par excellence parmi celles de la Gaule et la plus semblable à l’Italie. Elle est à nous depuis 1487, sous Charles VII. Puisque la Terre d’oc, la belle Occitanie, tuée à Muret, ne devait pas renaître, la Provence pouvait tendre à l’Italie autant qu’à la France, étant assise au bord de la mer intérieure et parlant une langue