les Cévennes, qui déjà ne s’appellent plus ainsi, s’écartent en deux chaînes pour serrer la vallée de la Loire. La chaîne de gauche, ou monts du Velay, sépare la Loire de l’Allier ; la chaîne de droite, ou monts de l’Ardèche, sépare la Loire du Rhône.
10o Monts du Velay. — Les monts du Velay ressemblent aux monts Dôme par leurs volcans éteints, puys, ampoules, rougeâtres boursoufflures sur un plateau de 800 à 1 000 mètres d’altitude fait de gneiss, de granits, de micaschistes enveloppés aujourd’hui de laves. De 50, de 100 de 200 mètres de haut, les anciens cratères y dominent ces laves, champs féconds malgré leur climat dur et maussade, et n’ayant pour toute beauté que le spectacle de l’horizon : à l’orient le Mézenc et la sierra qui le continue, à l’occident le dos noir de la Margeride, et bien au loin, dans le nord-ouest, la frêle et fugitive et souvent douteuse image du Puy-de-Sancy. Ses ruisseaux, modestes dans leurs humbles vallons, coulent paisiblement sur la table des laves, des trachytes, des basaltes, puis, devenus tout à coup extravagants, sautent colériquement dans les précipices, en route pour la Loire ou l’Allier. Telle est la cascade de la Baume, haute de 27 mètres, et d’autres moins connues, qu’on irait voir si leur torrent était autre chose que le suintement d’une prairie ou la gouttière de deux à trois collines. Les monts du Velay donnent peu d’eau.
Jadis, sur le plateau des Vellaves, plus de cent cinquante cheminées lançaient des fumées rouges, des cendres chaudes, des flammes sanglantes, des roches tondues ; ou plutôt on y reconnaît encore 150 à 200 cratères, qui, presque tous, sont fort détériorés ; on les soupçonne, on les devine ; on ne les voit pas, comme ces chaudières des Dôme, si merveilleusement conservées, et l’on n’admire point dans leurs coupes des lacs comme celui du Pavin dans les Dore. Il y a bien sur le dos du Velay deux lacs, celui de Limagne et celui du Bouchet ;