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ALGÉRIE.

hid (1 848 mètres), qui est le Pic du Midi de Bordj-bou-Aréridj (915 mètres), ville de la Medjana ; le beau Bou-Thaleb, qui est le Pic du Midi de Sétif : ce dernier a conservé ses vieilles forêts.


Dira. — Dans la province d’Alger, s’élance, au-dessus d’Aumale, un massif de 1 813 mètres, le Dira, qui se rattache aux monts Hodnéens. De ses forêts, de ses pâtis, sortent les premières fontaines de la rivière qui s’achève à Bougie et celles de l’Oued-Chellal, tributaire du Hodna. Un des monts de ce massif, le Kef-el-Akdar ou Rocher Vert (1 464 mètres), fait de grès, s’appela jadis le Titéri ; ce nom devint celui d’un des beyliks de l’Algérie. Avant 1830 le dey d’Alger commandait à trois beys : au bey de Constantine, au bey d’Oran[1], au bey du Titéri, qui résidait à Médéa. — Dira, c’est une corruption du berbère Déren, la montagne ; Titéri, c’est aussi du berbère : Tit-ir-ill, l’Œil ou la source du mont.


Monts de Blida. — Ce sont les plus fiers de ceux qui cerclent la Métidja ou plaine d’Alger. Ils se lèvent, l’un près de la rive droite, l’autre près de la rive gauche de la Chiffa, qu’ils forcent à courir dans des gorges magnifiques. La montagne de gauche est le Mouzaïa où Tamesguida (1 604 mètres) ; la montagne de droite, le Pic du Midi de Blida, est le Béni-Salah (1 629 mètres) ou piton de Sidi-Abd-el-Kader, ainsi désigné d’une chapelle à l’honneur de Sidi-Abd-el-Kader-el-Djilali, le saint le plus révéré de l’Afrique du Nord : rien que dans la seule Algérie on compte plusieurs centaines de petits dômes, ou, comme on dit, de koubbas consacrées à ce musulman fertile en miracles. Le Béni-Salah contemple au nord la plate Métidja, tandis qu’au sud, à l’est, à l’ouest, il plane à l’infini sur des ravins tordus et sur

  1. Quand Oran était espagnole, c’est de Mascara que régnait le bey de la province de l’Ouest.