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ALGÉRIE.

toire, et 110 en Tunisie ; deux branches la forment : la Meskiana venue d’une dépression qui sépare l’Aurès du plateau des Némencha, et l’oued sorti d’Aïn-Chabro, marais qui reçoit les eaux des monts de Tébessa.

Tébessa, sise à moins de 20 kilomètres de la Tunisie, à 1 088 mètres, au pied de l’Osmor, bastion du plateau des Némencha, conserve plus d’un monument de l’ère impériale, quand elle se nommait Theveste. « Toutes les maisons y sont bâties en pierres romaines, et la monnaie romaine y avait cours lors de l’entrée des Français, en 1842. »




CHAPITRE V

LES STEPPES OU LANDE


Le Hodna ; les Steppes ; la Mer d’alfa ; les Zahrèz ; l’Amour ; les Chotts. — Derrière le Tell, devant le Sahara, les Steppes, qu’on pourrait appeler aussi Landes, couvrent 40 millions d’hectares, l’aire de 16 à 17 départements. Dans la province de Constantine, cette nature de terrains se confond à peu près avec le Tell, et malgré sa nudité, ses lacs de sel, son sirocco, son peu de pluie, elle est terre à grains comme le bord de la Méditerranée.

Plus à l’ouest, sous le méridien de Bougie, le vaste bassin qui verse ses eaux dans le Hodna, cuvette sans écoulement, n’est pas non plus steppe, mais terre mixte : Tell quand on l’arrose, Sahara quand on ne l’arrose pas. Il est capable des plus opulentes moissons. Le lac ou plutôt l’étang du Hodna s’appelle aussi Chott-es-Saïda. Son altitude est de 400 mètres, sa longueur de 70 ki-