et le protestantisme des Anglais ou le catholicisme des Français. À notre contact, ces enfants de la nature ont dépouillé quelques-unes des puérilités et des grâces de l’enfance ; devant nos armes, nos soucis, nos travaux, ils ont compris que la vie n’est pas un songe heureux, mais une veille, un travail, un tourment.
S’ils ont vieilli, du moins ne semble-t-il pas que notre venue ait marqué leur fin : chez eux les morts ne dépassent plus les naissances ; ils perdront leur langue et s’uniront aux Blancs jusqu’à disparaître comme peuple, mais tout leur sang restera. Or, c’est le lot de bien peu de tribus du plus vaste Océan !
Il n’y a que 1 000 à 1 200 Blancs, en majorité Français ; la plupart dans la capitale, Papéiti.
Mooréa ou Aiméo, beaucoup plus petite que Taïti, mais tout aussi jolie, porte un mont dépassant 1 200 mètres ; elle a 1 300 habitants, presque tous de race taïtienne.
Tétouaroa et Maïtea n’ont point d’importance.
3o Les Marquises. — À 1 200-1 500 kilomètres au nord-est de Taïti, les dix-sept îles Marquises, grandes ensemble de 135 000 hectares, et toutes volcaniques, appartiennent à la France depuis 1842. Nous n’y avons rien fait, nous n’y faisons rien, et sur 5 754 habitants, elles n’ont que 109 Blancs, à côté desquels se sont établis 69 Chinois. Leurs Polynésiens, hommes superbes de proportions, de taille, et même de visage, sont aussi rudes que ceux de Taïti sont doux, et parlent un dialecte de la même langue ayant huit consonnes seulement. Les Marquésans des îles du nord, et en particulier de Nouka-Hiva, ont pour ancêtres des Polynésiens de Vavao, dans l’archipel de Tonga. Ceux des îles du sud sont d’origine samoane ou taïtienne. Nouka-Hiva, l’île principale, n’a