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CHAPITRE IX


le brouillard et l’orage


On se trouve comme dans un monde nouveau, à la fois redoutable et fantastique, lorsqu’on parcourt la montagne au milieu du brouillard. Même en suivant un sentier bien frayé, sur des pentes faciles, on éprouve un certain effroi à la vue des formes environnantes, dont le profil incertain semble osciller dans la brume, qui tantôt s’épaissit, tantôt devient plus claire.

Il faut être déjà l’intime de la nature pour ne pas se sentir inquiet quand on est le captif du brouillard ; le moindre objet prend des proportions immenses, infinies. Quelque chose de vague et de noir paraît s’avancer vers nous comme pour nous saisir. Est-ce une branche,