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HISTOIRE D’UNE MONTAGNE.

nord, les autres vers les pentes des monts. Des deux bandes fugitives, que séparait une zone sans cesse croissante, occupée par des espèces ennemies, l’une, celle qui se retirait vers les montagnes, voyait l’espace diminuer devant elle, en proportion de la douceur accrue du climat ; elle occupa d’abord les contreforts de la base, puis les pentes moyennes, puis les hautes cimes, et maintenant quelques-unes ont pour dernier refuge les crêtes suprêmes du mont. Que le climat se refroidisse de nouveau par suite de quelque changement cosmique, et les petites plantes recommenceront leurs voyages vers la plaine ; victorieuses à leur tour, elles chasseront devant elles les espèces qui demandent une température plus douce. Suivant les alternatives des climats et de leurs cycles immenses, les armées des plantes avancent ou reculent à la surface du globe, laissant derrière elles des bandes de traînards qui nous révèlent quelle fut jadis la marche du corps principal.

Mêmes phénomènes pour les tribus des hommes que pour celles des plantes et des animaux ! Pendant les oscillations du climat, les