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CHAPITRE VIII


les nuages


Sur la grandeur du globe, la montagne, toute haute qu’elle apparaît, n’est qu’une simple rugosité moins forte en proportion que ne le serait une verrue sur le corps d’un éléphant : c’est un point, un grain de sable. Et pourtant cette saillie, tellement minime par rapport à la grande terre, baigne ses flancs et sa crête en des régions aériennes bien différentes de celles des plaines qui servent de résidence aux peuples. Le piéton qui, dans l’espace de quelques heures, s’élève de la base du mont aux rochers de la cime, fait en réalité un voyage plus grand, plus fécond en contrastes que s’il mettait des années à faire le tour du monde, à travers