Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/333

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de même que toutes les eaux d’un même bassin finissent par se confondre en un seul fleuve. L’époque à laquelle tous ces courants humains se rejoindront n’est point encore venue : races et peuplades diverses, toujours attachées à la glèbe natale, ne se sont point reconnues comme sœurs ; mais elles se rapprochent de plus en plus ; chaque jour elles s’aiment davantage et, de concert, elles commencent à regarder vers un idéal commun de justice et de liberté. Les peuples, devenus intelligents, apprendront certainement à s’associer en une fédération libre : l’humanité, jusqu’ici divisée en courants distincts, ne sera plus qu’un même fleuve, et, réunis en ce seul flot, nous descendrons ensemble vers la grande mer où toutes les vies vont se perdre et se renouveler.

FIN.