Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/42

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sert ? Du côté de la ville et de ses rues poudreuses, les hauts remparts crénelés percés çà et là de quelques ouvertures étroites, offrent un aspect terrible ; mais quand on est entré dans l’enceinte et qu’on a dépassé les voûtes, les corridors, les arcades, voici le jardin entouré de colonnes élégantes qui rappellent les troncs élancée des palmiers. Les plantes grimpantes s’attachent aux fûts de marbre, les fleurs emplissent l’espace étroit de leurs parfums pénétrants, et l’eau peu abondante, mais distribuée avec le plus grand art, ruisselle en perles sonores dans les vasques des fontaines.

À côté des aimables sources de nos climats dont l’eau pure nous abreuve et nous enrichit, nous pouvons nous demander quel est, parmi les grands agents naturels de la civilisation, celui qui a le plus fait pour le développement de l’humanité. Est-ce la mer avec ses eaux pullulantes de vie, avec ses plages qui furent les premiers chemins des hommes, et sa nappe infinie conviant le