Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/83

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terrains. Des rideaux de pierre aux innombrables plis, çà et là colorés par l’ocre en rouge et en jaune, se déploient comme des draperies aux portes des salles ; à l’intérieur se succèdent jusqu’à perte de vue les colonnes aux soubassements et aux chapiteaux ornés de reliefs bizarres ; des monstres, chimères et griffons, se tordent en groupes fantastiques dans les nefs latérales ; de hautes statues de dieux se dressent isolées, et parfois à la lueur des torches, on dirait que leur regard s’anime et que, d’un geste terrible, leur bras s’étend vers vous. Ces draperies de pierre, ces colonnades, ces groupes d’animaux, ces figures d’hommes ou de dieux, c’est l’eau qui les sculpte, et chaque jour, chaque seconde, elle est à l’œuvre pour ajouter quelque trait précieux à l’immense architecture.