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les conciles et la papauté

appauvrissement et leurs épidémies de « mort noire », les deux royaumes séparés par la Manche gravitaient chacun vers une forme définitive s’accordant avec les indications du milieu. En France, cet aboutissement naturel ne pouvait que se préparer, et non se réaliser, aussi longtemps que le duché de Bourgogne déroulait ses anneaux comme un dragon du Charolais aux Flandres.

Cl. Kuhn, édit.

prague, le vieux pont sur la vltava.


En Angleterre, l’évolution se faisait d’une manière plus méthodique et plus sûre. Les districts montagneux habités par les Celtes gallois avaient été annexés en 1283, et, dès que cette conquête eut été accomplie, Edouard Ier s’était appliqué à l’œuvre beaucoup plus difficile de subjuguer les Écossais et, de placer ainsi toute la Grande-Bretagne sous la domination des rois d’Angleterre. Déjà la plus grande partie de l’Irlande leur était soumise : l’ensemble de l’archipel était forcément condamné, par l’inégalité des populations en lutte, à subir tôt ou tard l’ascendant anglais.

Mais, en dépit de cette unité imposée par la violence, la Grande-Bretagne, ce fragment détaché du continent d’Europe, que de nombreuses