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indépendance géographique de l’écosse

qui le continuent au nord, la moitié écossaise de la Grande Bretagne est aussi développée en longueur que la moitié anglaise, mais elle reste de superficie moindre, et de tout temps la population dut en être plus clairsemée et proportionnellement très inférieure en nombre. Les obstacles de la nature rétablissaient pourtant l’équilibre militaire, à cette époque où les moyens de communication n’aidaient pas encore à la pénétration des régions du nord.

Cl. Kuhn, édit.

chateau de alnwick, northumberland


Et même les Écossais avaient, de par leur position géographique, des habitudes naturelles de pillage qu’il leur était facile de croire véritablement un droit. Du haut de leurs collines où ils musaient en gardant leurs troupeaux, ils apercevaient les campagnes labourées, les granges pleines, et quand la faim leur rongeait les chairs, ne devait-il pas leur sembler très légitime de descendre en bandes chez leurs voisins pour en rapporter des vivres ? Les incursions régulières amenaient un état permanent de guerres et de massacres. Puis dans les grandes campagnes stratégiques, les Méridionaux, c’est-à-dire les Anglais, réussissaient le plus souvent, grâce à leur supériorité numé-