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bouddhisme en chine

çà et là, on voit encore quelques traces de cette ancienne décoration, notamment sur le visage que colore le soleil couchant, mais la plus
Musée Guimet.
déesse de la charité, aux vingt-quatre bras
(indo-chine)
grande partie du corps est drapée de feuillages : des lianes, des fougères, des arbustes ont poussé leurs racines dans les interstices de la pierre rouge, se montrant par endroits sous la robe de verdure[1].

L’extension du bouddhisme se produisit au Japon à l’époque même de sa plus grande prospérité en Chine, au sixième siècle, et là aussi, il se mêla aux diverses formes des religions locales et surtout au culte des ancêtres. La civilisation chinoise et la foi qu’apportaient les missionnaires se confondaient chez les indigènes en une même évolution ; la supériorité remarquable des Chinois introduisant l’écriture, les industries, les arts et surtout l’imprimerie leur donnait un grand ascendant sur les Japonais, et ceux-ci ne changèrent que peu de chose aux effigies traditionnelles de Chaca ou Çâkya, non plus qu’aux diverses images de son incarnation bouddhique la plus populaire : Kannon, la Konanyn des Chinois, « la Déesse de la miséricorde, aux mille mains secourables », que l’on retrouve également

  1. Marcel Monnier, le Tour d’Asie, l’Empire du Milieu, pp. 293, 294.