sans étonnement les dogmes et les pratiques de la religion chrétienne. Les rites introduits par les prêtres, et constamment aggravés par eux sous l’empire de la frayeur, étaient les plus atroces que l’on pût concevoir. Même la farine offerte aux dieux devait être trempée du sang des vierges et des enfants morts de peur ; le terrible Huitziloputzli ne voulait pour offrande que des cœurs humains, mais il lui en fallait des milliers : les tueries dont s’étaient chargés les prêtres, « écorcheurs » vêtus de peaux sanglantes, se continuaient sans cesse dans les abattoirs d’hommes. Pour entretenir les massacres, pour suffire à toutes les fêtes de dédicace et d’inauguration, pour faire baigner les murailles des temples dans le sang des captifs, on proclamait des « guerres sacrées » et l’on condamnait par traités les vaincus à fournir de nombreuses victimes. Les Mexicains avaient aussi leur Eucharistie : ils mangeaient la chair de ceux qu’ils avaient faits dieux.
Cl. Lippmcott.
Du moins, l’Inquisition, en comparaison de ce régime, dut-elle paraître douce aux nouveaux fidèles de l’Eglise. Si la population du Mexique diminua notablement, ce furent surtout les misères de l’esclavage que l’on doit considérer comme en étant la cause. Officiellement, les Indiens ne pouvaient être réduits en servitude puisqu’ils s’étaient